Vaste question que comment sourire face au photographe lors d’une séance portrait.

D’abord, on ne va pas différencier la séance corporate de la séance « plaisir », car on pourra y mettre différents niveaux, différentes strates : je ne vais pas sourire de la même façon pour une photo type Tinder que pour mon profil LinkedIn, et encore, c’est ouvert à la discussion ! Je vais généraliser la chose et partir du principe qu’on est sur du portrait corporte, pour valoriser mon image pour une entreprise (recherche d’emploi par exemple), ou valoriser mon entreprise.

Tout d’abord, il faut savoir que, quoiqu’il arrive et quelque soit la personne à qui l’on fait face, on est dans un jeu de séduction (enfin, « quoiqu’il arrive », je parle d’une situation agréable, ou du moins normale, pas en situation d’agression, verbale ou physique ou de « jauge » psychologique…). Attention, pas une séduction dont le but serait d’emballer ou d’avoir un rencard, non, juste un truc animal, un truc primaire et primitif qui se fait (dans la plupart des cas) tout seul, sans qu’on en ait conscience, qui a pour seul but de plaire, de capter, comme on a envie de plaire à nos amis lors d’un apéro ou lors d’un dîner en famille (là encore, on aura toute une palette de sourires « inconscients » à notre disposition, allant de la connivence, à la moquerie…).

Je ne vais pas sourire de la même façon à mon fils ou à mon père, bien que j’aime les 2… Et bien de la même façon, je ne vais pas sourire de la même façon à la caissière du supermarché, que ce soit un homme ou une femme, une personne jeune ou âgée, une personne qui me plait ou pas, ou encore à la directrice de la crèche ou à mon pharmacien. Et tout cela dépend en plus de mes goûts, de mon orientation sexuelle, etc… et de mon état d’esprit… Vous l’aurez compris, nos sourires se mettent en place malgré nous, pour une meilleure gestion de nos relations sociales.

Et je ne vous parle pas des enjeux chimiques, ces fameuses phéromones, qui ne sont pas que sexuelles, mais qui vont faire qu’on va tailler un bout de discussion devant la porte du studio à parler de choses plus intimes (ou pas d’ailleurs) ou juste se dire « tiens, j’ai vraiment passé un bon moment avec cette personne », en ayant le sentiment que ça pourrait être un ou une très bon(ne) ami(e).

Et vous voilà face à moi (ou à un(e) autre photographe), avec mon physique, mon âge, mon genre, ma voix, ma façon de m’exprimer, etc, etc… Et avec qui ça doit passer (hop, à moi de jouer !).

Et en très peu de temps, il va falloir que j’apprenne à vous connaitre, vous « amadouer », voir votre meilleur profil, réfléchir très vite à la façon dont je vais éclairer votre visage pour que vous puissiez vous plaire, tout ça en vous parlant (d’autre chose bien sûr !)… Et en vous souriant, bien entendu, car le jeu de la séduction a commencé, et telles des grues nous commençons à nous tourner autour en secouant la tête de gauche à droite en faisant de petits bonds. Non, bien sûr, pas du tout.

Pour moi, le jeu c’est de vous détendre (du moins d’éviter que vous vous tendiez), et de vous faire admettre inconsciemment qu’il va falloir mettre en place toute votre palette de séduction à votre disposition pour me sourire. En sachant qu’en me souriant, en réalité, ce n’est pas à moi qu’est adressé ce sourie, mais à la personne qui va regarder votre photo.

Et là, c’est compliqué.

Compliqué pour moi, car ce n’est pas facile de mettre des mots sur tous ces sourires (tiens, fais moi maintenant le n°5 s’il te plait, tu sais, celui du caissier moignon tout plein !), et pour vous.

Donc on va parler de sourires avec les dents, de sourire tous doux, bouche fermée, peut-être tenter un sourire avec les yeux (pas facile là !), un franc sourire, plus de sourire, fais la gueule (cela à pour but de vous faire rire)…

Impossible de mentaliser ses façons de sourire, de mette en place le sourire de la caissière, celui du facteur, de la voisine toute mimi, les enchainer,  il va falloir me faire confiance pour vous mettre  l’aise et vous guider.

Pour couronner le tout, on va faire tout ça en un temps record et avec d’autres problématiques, comme se tenir droit, ne pas cligner des yeux, quoi faire de ses mains, est-ce que j’ai bien fermé le gaz en partant…

Donc face à la photo, abandonnez-vous, souriez, souriez de toutes vos dents, avec vos yeux, avec vos mains (et pourquoi pas), ne souriez pas (pourquoi pas non plus), CE SONT VOS PHOTOS.

SOURIEZ-VOUS à vous même.

Donc pour conclure, quel sourire ?

Le vôtre !

Share the love

Prev Post